En 1961, suite à un décret émis par la Sacrée Congrégation des Rites, Sainte Philomène, Vierge et Martyre, se voit rayée de tous les calendriers liturgiques de l'Eglise Universelle. Qui est donc Sainte Philomène, et pourquoi cette suppression ?
C'est en effectuant des fouilles dans la catacombe de Priscillia à Rome le 25 mai 1802, qu'on fit la découverte de sa tombe. Trois blocs portaient l'inscription suivante en plomb rouge : "LUMENA PAXTE CUM FI", entourés par des caractères symboliques chrétiens : une palme, trois flèches, une fleur et une ancre. En modifiant l'ordre des blocs, on obtenait : "PAXTE CUM FILUMENA", soit : "La Paix soit avec toi, Philomène", ce dernier nom signifiant "Bien aimée" (du grec Phileo : aimer), ou d'après la racine latine "Fille de la lumière" (Filia luminis).
Derrière la cloison, on découvrit les ossements qu'on identifia comme étant ceux d'une jeune fille de 13 à 15 ans. Les archéologues découvrirent également, noyée dans le ciment, une petite fiole de sang à demi brisée, petit vase habituellement joint par les premiers chrétiens aux tombes des martyrs.
Philomène, jeune martyre des premiers siècles de l'ère chrétienne, était né.
Depuis, l'archéologie a conclu de façon certaine que ces ampoules dans les tombes n'indiquaient pas nécessairement le martyre, et que les sacristains du IV° siècle avaient la coutume de modifier l'ordre des pierres tombales anciennes, pour signifier que le sépulcre avait été réemployé pour une autre personne.
Sainte Philomène, vierge et martyre du 1° ou 2° siècle, n'aurait-elle donc jamais existé ?
Que penser alors de tous ces miracles liés à ses reliques, dont la guérison de Pauline Jaricot n'est pas des moindres ?
Que penser de l'attachement du curé d'Ars pour cette petite Sainte, si chère à son cœur ?
Que penser des révélations dont aurait été gratifiée en août 1833 Mère Maria Luisa de Jésus, religieuse italienne, sur la vie de Sainte Philomène (révélations qui reçurent l'Imprimatur du Saint Office le 21 décembre de la même année) ?
Il est certain que tous ceux qui se sont confiés à son intercession n'ont jamais été déçus. Nous n'essayerons pas de détailler sa vie, qui restera sans doute - et n'est-ce pas voulu par cette humble petite Sainte ? - un mystère. Nous n'exposerons ici que l'histoire de la découverte de ses reliques, et l'extraordinaire expansion d'un culte qui se répandit en l'espace de quelques années dans le monde entier.
Réponses à quelques questions…
Pourquoi ne trouve-t-on plus Sainte Philomène sur nos calendriers ?
Sa fête avait été fixée au 11 août.
En 1961, la Sacrée Congrégation des Rites a rayé cette fête du calendrier, supprimant ainsi l'Office propre avec Messe décrété le 11 janvier 1855 par le Pape Pie IX. Comme pour tous les autres Saints martyrs, on peut toujours vénérer Sainte Philomène par une Messe pour le Commun des Martyrs en tout lieu où il existe une dévotion à la Sainte.
Sa sainteté n'est-elle plus reconnue ?
Lorsqu'une personne a été déclarée Sainte, il n'est plus possible pour l'Eglise de lui retirer cette qualité. Le 13 janvier 1837, le Pape Grégoire XVI avait élevé la petite Philomène aux honneurs de l'autel, et confirmé le rescrit de la Congrégation des Rites par un décret solennel. Elle est donc bien Sainte pour l'éternité.
A-t-elle été retirée du Martyrologe romain ?
Sainte Philomène n'a jamais figuré au Martyrologe romain, qui est une liste de Saints martyrs et non la liste de tous les Saints.
C'est en effectuant des fouilles dans la catacombe de Priscillia à Rome le 25 mai 1802, qu'on fit la découverte de sa tombe. Trois blocs portaient l'inscription suivante en plomb rouge : "LUMENA PAXTE CUM FI", entourés par des caractères symboliques chrétiens : une palme, trois flèches, une fleur et une ancre. En modifiant l'ordre des blocs, on obtenait : "PAXTE CUM FILUMENA", soit : "La Paix soit avec toi, Philomène", ce dernier nom signifiant "Bien aimée" (du grec Phileo : aimer), ou d'après la racine latine "Fille de la lumière" (Filia luminis).
Derrière la cloison, on découvrit les ossements qu'on identifia comme étant ceux d'une jeune fille de 13 à 15 ans. Les archéologues découvrirent également, noyée dans le ciment, une petite fiole de sang à demi brisée, petit vase habituellement joint par les premiers chrétiens aux tombes des martyrs.
Philomène, jeune martyre des premiers siècles de l'ère chrétienne, était né.
Depuis, l'archéologie a conclu de façon certaine que ces ampoules dans les tombes n'indiquaient pas nécessairement le martyre, et que les sacristains du IV° siècle avaient la coutume de modifier l'ordre des pierres tombales anciennes, pour signifier que le sépulcre avait été réemployé pour une autre personne.
Sainte Philomène, vierge et martyre du 1° ou 2° siècle, n'aurait-elle donc jamais existé ?
Que penser alors de tous ces miracles liés à ses reliques, dont la guérison de Pauline Jaricot n'est pas des moindres ?
Que penser de l'attachement du curé d'Ars pour cette petite Sainte, si chère à son cœur ?
Que penser des révélations dont aurait été gratifiée en août 1833 Mère Maria Luisa de Jésus, religieuse italienne, sur la vie de Sainte Philomène (révélations qui reçurent l'Imprimatur du Saint Office le 21 décembre de la même année) ?
Il est certain que tous ceux qui se sont confiés à son intercession n'ont jamais été déçus. Nous n'essayerons pas de détailler sa vie, qui restera sans doute - et n'est-ce pas voulu par cette humble petite Sainte ? - un mystère. Nous n'exposerons ici que l'histoire de la découverte de ses reliques, et l'extraordinaire expansion d'un culte qui se répandit en l'espace de quelques années dans le monde entier.
Réponses à quelques questions…
Pourquoi ne trouve-t-on plus Sainte Philomène sur nos calendriers ?
Sa fête avait été fixée au 11 août.
En 1961, la Sacrée Congrégation des Rites a rayé cette fête du calendrier, supprimant ainsi l'Office propre avec Messe décrété le 11 janvier 1855 par le Pape Pie IX. Comme pour tous les autres Saints martyrs, on peut toujours vénérer Sainte Philomène par une Messe pour le Commun des Martyrs en tout lieu où il existe une dévotion à la Sainte.
Sa sainteté n'est-elle plus reconnue ?
Lorsqu'une personne a été déclarée Sainte, il n'est plus possible pour l'Eglise de lui retirer cette qualité. Le 13 janvier 1837, le Pape Grégoire XVI avait élevé la petite Philomène aux honneurs de l'autel, et confirmé le rescrit de la Congrégation des Rites par un décret solennel. Elle est donc bien Sainte pour l'éternité.
A-t-elle été retirée du Martyrologe romain ?
Sainte Philomène n'a jamais figuré au Martyrologe romain, qui est une liste de Saints martyrs et non la liste de tous les Saints.
" Ah ! Sainte Philomène ! Je suis bien attristé par ce que l'on écrit à son sujet. Est-ce possible de voir de telles choses ? Comment ne voient-ils pas que le grand argument en faveur du culte de Sainte Philomène, c'est le Curé d'Ars ? Par elle, en son nom, au moyen de son intercession, il a obtenu d'innombrables grâces, de continuels prodiges. Sa dévotion envers elle était bien connue de tous, il la recommandait sans cesse. On lut ce nom Filumena sur sa tombe. Que ce soit son propre nom ou qu'elle en portât un autre […] peu importe. Il reste, il est acquis que l'âme qui informait ces restes sacrés était une âme pure et sainte que l'Eglise a déclarée l'âme d'une vierge martyre. Cette âme a été si aimée de Dieu, si agréable à l'Esprit-Saint, qu'elle a obtenu les grâces les plus merveilleuses pour ceux qui eurent recours à son intercession… " Saint Pie X, audience du 6 juin 1907. |
Sainte Philomène, bref historique
I. Découverte du corps de sainte Philomène
C'était en mai 1802. A Rome, momentanément pacifiée, on venait de reprendre les fouilles commencées autrefois dans l'antique catacombe de sainte Priscille. Les travaux suivaient leur cours, lorsqu'un jour la pioche d'un ouvrier heurte une tombe. Aussitôt averti, Mgr Ludovici, gardien des reliques, fixe au 25 la cérémonie de l'ouverture. Il se rend, en effet, et examine. Bien simple, cette tombe. Trois tuiles en ferment l'entrée, sur lesquelles on lit : Pax tecum, Philumena. Paix à toi, Bien-aimée, car Philomène qui vient du grec, veut dire bien-aimée.
Autour de l'inscription, des symboles : une palme, trois flèches, une fleur et une ancre. Il est évident que la palme indique le triomphe du ciel, les flèches sont sans doute des instruments de supplice, la fleur est le signe de l'innocence et de la jeunesse, l'ancre celui de l'espérance éternelle. Cette tombe est donc probablement la tombe d'une sainte martyre.
Effectivement, après quelques instants de recherche, apparaît, noyée dans le ciment, la petite fiole de sang que les chrétiens prenaient dès ce temps l'habitude de joindre aux tombes des martyrs. Alors, d'une main respectueuse, le préfet enlève la cloison légère, et l'on se trouve en présence d'un corps que les hommes de l'art déclarent être celui d'une jeune fille de douze à quinze ans. Les humbles ossements sont immédiatement rassemblés, et transportés pieusement au Trésor des reliques. Ni le vénérable prélat, ni les témoins de la scène ne pensaient, en retournant à Rome, leur précieux fardeau dans les bras, qu'ils portaient l'une des plus glorieuses thaumaturges de l'Eglise. L'endroit où l'on venait de découvrir étant la plus ancienne partie de toute la catacombe de sainte Pricille, sainte Philomène, c'est aujourd'hui démontré, appartient à l'âge voisin du siècle apostolique, c'est-à-dire, au plus tard, à l'an 150 de l'ère chrétienne. Il y avait, par conséquent, dix-sept cents ans que ce frêle corps dormait sous sa couche humide, dix-sept cents ans que Dieu attendait le coup de pioche d'un fossoyeur pour faire jaillir de ce tombeau la grâce et le prodige.
II. Translation des reliques à Mugnano
Le sommeil dure pourtant trois années encore. Jusqu'en 1805, les restes de la jeune martyre résident sans honneurs au Trésor des reliques, attendant toujours l'heure de Dieu. Mais en cette année, un saint prêtre de Mugnano, aux environs de Naples, se rendit à Rome, à la suite de l'évêque de Potenza, dans le dessein d'obtenir pour son église un des corps saints trouvés aux catacombes. Ce prêtre se nommait Don François de Lucia.
Introduit, pour faire son choix, dans le Trésor des reliques, ses yeux rencontrent, sur un reliquaire, le doux nom de la sainte enfant, et aussitôt, il se sent pris d'un désir extrême de la posséder. On promet, puis on refuse ; il insiste, enfin on cède, mais il fallut les instances de puissants protecteurs. Le reliquaire est donc remis aux mains du dévot pèlerin qui l'emporte avec l'ardeur jalouse de celui qui, suivant l'expression du psalmiste, a trouvé d'opulentes dépouilles.
Partis à la fin de juin 1805, l'évêque de Potenza et Don François de Lucia suivaient à petites journées la route de Rome à Naples. Le 2 juillet, on entrait dans Naples où les voyageurs avaient des amis et des affaires. Il fallut placer le reliquaire en un lieu digne et sûr. On choisit la chapelle particulière de Don Antoine Terrès, libraire en renom. C'est là que sainte Philomène reçut les premiers honneurs.
On rangea d'abord, selon la vieille coutume italienne, les ossements chacun à sa place, dans un figuré, revêtu d'une robe blanche et d'un manteau de pourpre ; puis le tout fut enfermé dans une châsse transparente, scellée du sceau épiscopal. Aussitôt commença la vénération publique. Mais la chapelle de Terrès devint promptement trop étroite. Il fallut transporter le reliquaire dans une église voisine où, trois jours durant, il resta exposé. Il y eut un immense concours, mais on ne signala aucun miracle. Chose mystérieuse, dès que le corps rentra dans le petit oratoire d'où on l'avait tiré, les prodiges commencèrent. Le premier fut en faveur de ses pieux gardiens. La femme de Terrès fut guérie radicalement d'une maladie réputée incurable dont elle souffrait depuis douze ans. Un avocat, Michel Ulpicella, en proie depuis six mois à une sciatique rebelle à tout remède, n'eut qu'à se faire transporter dans la chapelle pour recouvrer immédiatement la santé. Une noble dame, affligée d'un ulcère cancéreux, mit, le soir, sur sa plaie, une relique de la Sainte ; le lendemain matin, un chirurgien qui venait faire l'amputation, trouva la gangrène entièrement disparue.
Cependant deux hommes robustes étaient arrivés de Mugnano à Naples pour le transport du reliquaire : ils disaient avec quelle impatience leurs compatriotes attendaient le trésor annoncé. Don François décida qu'on partirait au plus tôt.
Le samedi soir, 9 août, le cortège se mettait en marche. On devait cheminer la nuit pour éviter les ardeurs du soleil, terrible dans ces contrées durant la canicule. Pendant ce temps, Mugnano se préparait. Les cloches avaient annoncé dès la veille l'événement du lendemain. On se groupait dans les rues pour partir ensemble dès qu'on annoncerait l'approche des pieux voyageurs. Enfin, au point du jour, un messager, détaché du groupe par Don François, apparaît à l'entrée de la ville et dit : Voilà la Sainte! -Voilà la Sainte ! crie-t-on de toutes parts. Et vite on va réveiller les cloches qui transmettent au loin la nouvelle. En un instant, une procession immense est formée : les deux confréries sont là, bannières au vent, musique en tête ; plus de quarante prêtres, revêtus des plus riches ornements ; et puis toute la ville en habits de fêtes ; on vient même des villages voisins ; une troupe de musiciens qui passaient par là ne veut pas continuer sa route sans avoir exécuté ses plus beaux morceaux. Et quand les reliques apparaissent, alors l'enthousiasme est à son comble : les rangs s'ouvrent, les chants éclatent, interrompus par des acclamations, des fanfares, des décharges d'armes à feu. On prie, on crie, on pleure ; il faut deux heures pour atteindre l'église depuis l'entrée de la ville. On arrive enfin. Le reliquaire est placé sous un dais triomphal auprès de l'autel, du côté de l'Evangile. Maintenant la Sainte est bien chez elle, là où Dieu la voulait. L'église qui va la garder s'appelle déjà l'Eglise des Grâces. Elle n'aura jamais mieux porté son nom qu'à partir du jour béni où elle a vu entrer sainte Philomène.
III. Premier anniversaire
Il y avait à Mugnano un nommé Angel Bianco qu'une goutte cruelle retenait au lit depuis plusieurs mois. En entendant, la nuit qui précéda l'entrée du reliquaire, les cloches sonner pour éveiller la ville, il se mit à prier de toute son âme, et au matin sa foi était si vive qu'il s'élança tout malade hors de son lit pour aller voir la Sainte. O prodige ! au bout de quelques pas encore, et il est guéri ! Son apparition à l'église fut saluée par tous ceux qui le savaient impotent, et puis par la foule entière. C'est par lui que sainte Philomène commençait à Mugnano la série de ses miraculeux bienfaits.
La suite ne se fit pas attendre. Le dimanche suivant, une veuve de Mercogliano avait apporté à la messe son fils unique, estropié de naissance, absolument perclus. Au moment de l'élévation, la pauvre femme s'abîmait dans la prière, lorsqu'elle sentit l'enfant, assis à côté d'elle, se lever et partir. Elle regarde ; son fils, complètement guéri, marchait d'un pas ferme vers le reliquaire. Un grand cri : Miracle ! s'échappe malgré elle de sa poitrine. Miracle! répète la foule subitement transportée. Aussitôt les cloches sont mises en branle, on pleure de joie, on acclame la Sainte, et, la messe à peine finie, l'enfant est reconduit en triomphe au son des fifres et des tambours, qui, dans ce pays-là, sont de toutes les fêtes. L'après-midi, un grand orateur parlait en chaire sur cet évènement. Voilà qu'en l'écoutant, une femme de l'auditoire a subitement la pensée que sa fillette de deux ans, aveugle, recouvrera la vue si elle baigne ses pauvres yeux obscurs avec l'huile d'une lampe allumée devant la Sainte. Et prise d'impatience, sans attendre la fin du discours, elle se lève, traverse la foule malgré les réclamations des assistants, et parvient à la lampe. Elle humecte les yeux de l'enfant qui est subitement guérie. On l'a vue, un tumulte enthousiaste éclate, l'orateur n'a plus qu'à s'interrompre et à s'en aller : le plus beau commentaire d'un miracle n'est-ce pas un miracle nouveau ? Un prêtre monte à sa place, tenant dans ses bras l'heureuse enfant que la foule applaudit.
La source des prodiges est ouverte, et ne doit plus tarir. On ne s'attend pas sans doute à ce que nous racontions même les principaux faits ; il faudrait un grand volume. Qu'on songe que sainte Philomène s'est élevée presque d'un coup au rang des plus illustres thaumaturges de l'Eglise. Et encore n'est-il question que des miracles publiés. Combien de grâces secrètes, faveurs spirituelles, conversions, consolations, joies dans les épreuves, force dans la lutte, illuminations soudaines, élans généreux ! C'est là surtout, il n'en faut pas douter, dans ce monde invisible des âmes, que sainte Philomène a opéré le plus beau de son oeuvre terrestre.
Heureux peuple qui oubliait auprès d'un reliquaire la révolution dont son territoire était le théâtre ! On sait, en effet, qu'en 1799, le général Championnet entrait à Naples et mettait le vieux royaume en république. Naturellement, depuis lors, la domination française était bien plus subie qu'acceptée, et l'armée d'occupation devait se tenir constamment en garde contre les surprises. Dans ces circonstances arriva le 10 août 1806, premier anniversaire de la translation de sainte Philomène. Tout était prêt à Mugnano pour renouveler la fête de l'année précédente. Au loin, de tous côtés, les pèlerins arrivaient en foule, quand soudain la nouvelle se répand que la solennité est interdite, et qu'un escadron de cavaliers français accourt pour l'empêcher. Le général en chef craignait que sous ce pèlerinage se cachât un complot. La déception fut immense, elle prit le caractère d'une telle douleur que le commandant militaire, voyant combien ces bonnes gens étaient inoffensifs, rapporta la défense. Bien plus, il voulut que sa troupe prît part à la grande procession du soir. Une partie faisait la haie, l'autre composait l'escorte d'honneur. La musique militaire alternait avec celle de la ville. L'éclat des armes et des uniformes, la fière allure de ces braves qui avaient parcouru l'Europe en vainqueurs, l'enthousiasme surexcité du peuple donnèrent à cet anniversaire un cachet étrange et imprévu qui en doubla l'attrait.
IV. Rome consacre le culte public de sainte Philomène
Depuis vingt ans, on publiait les miracles de sainte Philomène. Les populations assiégeaient son autel. Prêtres, religieux, prélats, évêques, orateurs, écrivains, la proclamaient grande Thaumaturge, les missionnaires portaient son nom jusqu'au fond de l'Orient. Rome n'avait encore rien dit.
Don François de Lucia achevait d'écrire un volume plein de détails sur l'histoire prodigieuse qui se déroulait à Mugnano ; Mgr Ludovici, le prélat qui avait présidé, en 1802, à la découverte des précieuses reliques, voulut présenter lui-même l'ouvrage à Léon XII. Le vicaire de Jésus-Christ, l'ayant parcouru, fit, dans sa réponse, un éloge complet de celle qu'il n'hésitait plus à nommer la grande Sainte. Assurément ce titre n'avait rien d'exagéré : sainte Philomène s'était vraiment montrée une grande Sainte. Pourtant ce simple mot tombé des lèvres du Pontife provoqua, dès qu'on le sut, un redoublement de ferveur.
Sainte Philomène y répondit par un redoublement de miracles. A Rome même, sous les yeux du Pape, elle guérit une religieuse dont on n'attendait plus que le dernier soupir. L'évêque de Népi et Sutri, Mgr Anselme Basilici, son dévôt serviteur, possédait un de ses ossements. Voulant faire des heureux, il travaillait un jour à enfermer de petites parcelles de cet ossement dans des reliquaires pour en distribuer à ses diocésains, lorsqu'il s'aperçoit, lui et ses aides, que la provision ne diminue nullement, et que, malgré cent trente emprunts, elle est toujours aussi considérable. Une nouvelle distribution n'a pas plus d'effet. Emerveillé, l'évêque en tente une troisième, avec des soins plus minutieux encore ; on n'en peut plus douter, ce sont les reliques qui se multiplient miraculeusement. Selon la parole de l'Ecclésiaste, ses ossements croissaient jusque dans la tombe.
A la même époque, eut lieu la guérison de Mlle Pauline Jaricot, l'illustre Lyonnaise dont nous parlons plus loin.
Il est évident que Rome ne pouvait plus, sans contrister les âmes, maintenir sa traditionnelle réserve. Un décret de Grégoire XVI, daté du 30 janvier 1837, instituait une fête spéciale en l'honneur de sainte Philomène, avec une Leçon propre introduite dans le Bréviaire. La bienheureuse enfant est la seule parmi les saints sortis des catacombes à laquelle on ait fait cet honneur.
A dater de ce jour, les Souverains Pontifes n'ont plus ménagé leurs faveurs aux serviteurs de sainte Philomène. Ne vit-on pas en 1849, pendant la tourmente révolutionnaire qui força Pie IX à se réfugier à Naples, auprès de Ferdinand II, le vénérable exilé arriver tout exprès à Mugnano pour porter à l'innocente martyre l'hommage de son coeur meurtri par l'ingratitude de ses sujets ? Comme pour reconnaître la grandeur du personnage qui venait à elle, l'aimable Vierge guérissait dans le même temps un enfant affreusement malade. Délicatesse réciproque, le Pontife adopta aussitôt le jeune miraculé, et il ordonna qu'on le placerait, à ses frais, au séminaire de Bénévent.
Grégoire XVI avait institué une fête en l'honneur de sainte Philomène : Pie IX décida que, pour cette fête, un office tout spécial serait composé. Ceux qui connaissent les traditions de l'Eglise savent bien que cet hommage est un des plus éclatants qu'elle puisse rendre aux élus. "Non seulement, dit la cinquième leçon de Matines, de saints prélats et des ecclésiastiques de grand nom, mais encore des rois, des princes et d'autres fidèles illustres par leur piété et leur noblesse sont venus de lointaines contrées vénérer son tombeau, la remercier de ses bienfaits, comme l'attestent tant de vases d'or et d'argent, de rubis et de pierres précieuses, monuments de leur piété."
V. Sainte Philomène en France
On pense bien que pendant tous ces événements le nom de sainte Philomène avait passé les Alpes et pénétré en France. Tant de gloire devait retentir dans ce pays si avide d'émotions religieuses. La sainte enfant était donc invoquée, ici, là, un peu de tous les côtés.
Mais l'évènement qui donna un retentissement extraordinaire à la renommée de sainte Philomène, ce fut la guérison de l'illustre Lyonnaise Marie-Pauline Jaricot, une des plus belles âmes de notre temps. Elle ressemble à sainte Thérèse. Ardente, passionnée, généreuse, d'une rare culture intellectuelle, étant jeune fille, Pauline-Marie éprouva, comme la sainte à laquelle nous venons de la comparer, un de ces vertiges du monde qui ravissent tant de jeunes personnes à la vie chrétienne. La crise se dénoua par un sacrifice total de l'héroïque enfant à Dieu.
Elle se voua dès lors aux oeuvres de piété et de zèle et devint fondatrice de la Propagation de la Foi et du Rosaire-Vivant. Mais voilà qu'une violente maladie de coeur se déclare, et le moment vint où l'on crut qu'elle n'y résisterait pas. Les Frères de Saint-Jean-de-Dieu lui avaient fait connaître sainte Philomène et ses miracles dans l'oeuvre de leur rentrée en France. Malgré son état qui obligeait, pour la changer de place, de la transporter assise dans un fauteuil, Mlle Jaricot voulut entreprendre le pèlerinage de Mugnano.
Sa réputation l'avait précédée à Rome. Elle fut reçue avec honneur au Sacré-Coeur de la Trinité-du-Mont, et le Pape Grégoire XVI s'y rendit pour la voir. Frappé de son état, le doux Pontife n'hésita pas à lui demander de prier pour lui, dès qu'elle serait au Ciel.
- Oui, Très Saint Père, je vous le promets, répondit Pauline, mais si, à mon retour de Mugnano, j'allais à pied au Vatican, Votre Sainteté daignerait-elle procéder sans retard à l'examen définitif de la cause de sainte Philomène ?
- Oh oui, ma fille, car alors il y aurait miracle de premier ordre, répliqua Grégoire XVI. Puis se retournant vers la Supérieure de la maison, il ajouta en italien pour que Pauline ne comprît pas : "Qu'elle est donc malade, notre fille ! nous ne la reverrons plus, elle ne reviendra pas." Pauline sourit ; la foi fortifiait son espérance.
Malgré l'ardeur néfaste du climat, la moribonde put arriver à Mugnano. C'était le 8 août 1835. Le surlendemain on célébrait la fête de la sainte Philomène. L'héroïque malade passa tout le jour devant les reliques, au milieu d'une foule immense attirée par la solennité. Bientôt la transformation s'opère. Une chaleur intense envahit la moribonde ; une joie étrange la pénètre ; plus de doute, c'est la guérison ; le miracle imploré vient de s'accomplir. Pauline l'a senti, mais craignant les transports du peuple, elle se fait porter encore, en présence de la consternation générale. Pourtant le lundi soir, 10 août, après la bénédiction et le départ de la foule, elle se hasarde et marche seule jusqu'à la porte, sans faire usage du grand fauteuil, son véhicule ordinaire. Quand le gardien de l'église la voit ainsi sur pied, stupéfait d'abord, convaincu ensuite, il jette des cris, fait mettre les cloches à la volée, et la bonne Pauline qui avait voulu se soustraire aux ovations populaires doit subir d'indescriptibles assauts. Elle se prête doucement à toutes les exigences, et l'on peut croire qu'à la fin rien ne manquait à la preuve expérimentale de sa guérison.
Le retour fut un triomphe pour sainte Philomène. Dans sa reconnaissance, Pauline avait installé sur sa chaise de poste l'insigne relique qu'elle avait obtenue, ainsi qu'une belle statue. On devine quelle curiosité d'abord, quelle dévotion ensuite s'éveillèrent partout sur son passage. A chaque relais, c'étaient des acclamations et comme des cérémonies improvisées en plein air autour des voyageuses.
Naturellement, Pauline voulut revoir Grégoire XVI, qui peut-être à ce moment la croyait morte. Quand le Pontife la revit devant lui, pleine de force et de santé, il ne put maîtriser son émotion :
- Est-ce bien ma chère fille ? s'écria-t-il. Revient-elle de la tombe, ou Dieu a-t-il manifesté en sa faveur la puissance de la Vierge martyre ? Et il faisait marcher Pauline dans les immenses salles du Vatican : "Encore, encore plus vite ! disait-il. Je veux être sûr de n'avoir pas sous les yeux une apparition de l'autre monde."
L'auguste vieillard combla Pauline de privilèges et la retint à Rome une année entière. D'autre part, il donna aussitôt l'ordre d'instruire canoniquement la cause de sainte Philomène.
Rentrée en France, Mlle Jaricot fit élever dans sa propriété de Fourvières une chapelle en l'honneur de sa bienfaitrice. L'image et les reliques qu'elle avait rapportées du triomphe de Mugnano y furent placées. Voilà le premier sanctuaire public établi en France en l'honneur de la Bienheureuse. Les ex-voto couvrent ses murs.
La noble femme consacra ensuite toute sa fortune à la régénération de la classe ouvrière, devinant en cela, par cette clairvoyance surhumaine que Dieu donne aux Saints, le besoin capital de l'heure présente.
VI. Sainte Philomène et le Curé d'Ars
Tous ceux qui abordèrent la miraculée durent entendre les louanges de sa Bienfaitrice et subir l'action que sa parole convaincue ne pouvait manquer de produire.
Or, parmi les visiteurs de Mlle Jaricot, se trouvait un humble prêtre du diocèse de Belley. Sa paroisse, une des plus misérables de la région, était au nombre de celles que Paul ne secourait, et l'homme de Dieu venait de temps à autre tendre la main pour ses pauvres. Quelle que fût l'humilité du prêtre, il n'avait point passé inaperçu dans la foule de ceux qui puisaient aux mains constamment ouvertes de la riche Lyonnaise (les belles âmes se révèlent toujours), car elle lui conserva comme à un privilégié une relique de sainte Philomène. "Monsieur le Curé, dit-elle en la lui remettant, ayez grande confiance en cette Sainte ; elle vous obtiendra tout ce que vous lui demanderez".
Ce prêtre était le curé d'Ars, la grande figure sacerdotale de ce siècle !
Que se passa-t-il aussitôt dans l'âme du saint ? Dieu seul le sait, mais à dater de ce jour, le Prêtre et la Vierge ne se quittèrent plus. Lui, parlait constamment d'elle avec une tendresse inspirée, et elle faisait avec une docilité d'enfant tout ce qu'il voulait. Quelque faveur qu'on lui demandât en son nom, elle l'accordait. Ne se crut-il pas un jour obligé de modérer sa complaisance ? oh ! non pas qu'il eût l'idée de diminuer ses grâces, mais il trouvait que tant de miracles faisaient trop parler de lui.
Heureusement la petite Sainte ne l'écouta guère, et non seulement elle continua ses prodiges, mais encore elle voulut en faire un pour lui-même. C'était en 1843. A force de se priver de tout, de nourriture, et de feu, le saint homme avait gagné une fluxion de poitrine. Il était très mal, on venait de lui administrer les derniers sacrements, et l'on n'attendait plus que le dénouement fatal, lorsque tout à coup, pendant qu'une messe se disait pour lui à Sainte Philomène, on le voit s'endormir doucement, puis bientôt se réveiller absolument guéri. "C'est une opinion générale, dit M. Monnin, son historien, que sainte Philomène lui était apparue, et lui avait dit des choses qui ont fait, jusqu'au terme de sa longue vie, la consolation du saint prêtre." Durant ce sommeil mystérieux, on l'entendait murmurer plusieurs fois le nom de sa douce protectrice. Un tableau placé dans la belle chapelle de la Sainte, à Ars, perpétue le souvenir de cette miraculeuse guérison.
L'effet naturel de cette faveur fut de resserrer encore l'union du saint prêtre et de l'aimable enfant. "Leurs coeurs allèrent toujours s'unissant de plus en plus, dit son biographe, au point qu'il y avait entre eux dans ces dernières années, on le sait par des confidences réitérées, un commerce immédiat et direct, et, dès lors, le saint vivant eut avec la bienheureuse, la familiarité la plus douce et la plus intime. C'était d'une part une perpétuelle invocation, de l'autre une assistance sensible, une sorte de présence réelle."
A combien d'âmes le saint Curé a-t-il fait partager son amour ? A des millions sans doute, car on sait que pendant vingt-cinq ans l'église d'Ars n'a pas désempli, et personne n'y est entré sans entendre le doux vieillard parler de sa petite Sainte. Sans quitter son village, il a couvert la France de sanctuaires en son honneur. On lui envoyait de tous côtés des statues à bénir, pour lui montrer que c'était à lui qu'on devait de la connaître. En 1859, l'année de sa mort, on peut bien dire qu'il avait mis la France aux pieds de sainte Philomène.
Extraits du "Messager Canadien du Sacré-Coeur", vol. V, août et septembre 1896.
C'était en mai 1802. A Rome, momentanément pacifiée, on venait de reprendre les fouilles commencées autrefois dans l'antique catacombe de sainte Priscille. Les travaux suivaient leur cours, lorsqu'un jour la pioche d'un ouvrier heurte une tombe. Aussitôt averti, Mgr Ludovici, gardien des reliques, fixe au 25 la cérémonie de l'ouverture. Il se rend, en effet, et examine. Bien simple, cette tombe. Trois tuiles en ferment l'entrée, sur lesquelles on lit : Pax tecum, Philumena. Paix à toi, Bien-aimée, car Philomène qui vient du grec, veut dire bien-aimée.
Autour de l'inscription, des symboles : une palme, trois flèches, une fleur et une ancre. Il est évident que la palme indique le triomphe du ciel, les flèches sont sans doute des instruments de supplice, la fleur est le signe de l'innocence et de la jeunesse, l'ancre celui de l'espérance éternelle. Cette tombe est donc probablement la tombe d'une sainte martyre.
Effectivement, après quelques instants de recherche, apparaît, noyée dans le ciment, la petite fiole de sang que les chrétiens prenaient dès ce temps l'habitude de joindre aux tombes des martyrs. Alors, d'une main respectueuse, le préfet enlève la cloison légère, et l'on se trouve en présence d'un corps que les hommes de l'art déclarent être celui d'une jeune fille de douze à quinze ans. Les humbles ossements sont immédiatement rassemblés, et transportés pieusement au Trésor des reliques. Ni le vénérable prélat, ni les témoins de la scène ne pensaient, en retournant à Rome, leur précieux fardeau dans les bras, qu'ils portaient l'une des plus glorieuses thaumaturges de l'Eglise. L'endroit où l'on venait de découvrir étant la plus ancienne partie de toute la catacombe de sainte Pricille, sainte Philomène, c'est aujourd'hui démontré, appartient à l'âge voisin du siècle apostolique, c'est-à-dire, au plus tard, à l'an 150 de l'ère chrétienne. Il y avait, par conséquent, dix-sept cents ans que ce frêle corps dormait sous sa couche humide, dix-sept cents ans que Dieu attendait le coup de pioche d'un fossoyeur pour faire jaillir de ce tombeau la grâce et le prodige.
II. Translation des reliques à Mugnano
Le sommeil dure pourtant trois années encore. Jusqu'en 1805, les restes de la jeune martyre résident sans honneurs au Trésor des reliques, attendant toujours l'heure de Dieu. Mais en cette année, un saint prêtre de Mugnano, aux environs de Naples, se rendit à Rome, à la suite de l'évêque de Potenza, dans le dessein d'obtenir pour son église un des corps saints trouvés aux catacombes. Ce prêtre se nommait Don François de Lucia.
Introduit, pour faire son choix, dans le Trésor des reliques, ses yeux rencontrent, sur un reliquaire, le doux nom de la sainte enfant, et aussitôt, il se sent pris d'un désir extrême de la posséder. On promet, puis on refuse ; il insiste, enfin on cède, mais il fallut les instances de puissants protecteurs. Le reliquaire est donc remis aux mains du dévot pèlerin qui l'emporte avec l'ardeur jalouse de celui qui, suivant l'expression du psalmiste, a trouvé d'opulentes dépouilles.
Partis à la fin de juin 1805, l'évêque de Potenza et Don François de Lucia suivaient à petites journées la route de Rome à Naples. Le 2 juillet, on entrait dans Naples où les voyageurs avaient des amis et des affaires. Il fallut placer le reliquaire en un lieu digne et sûr. On choisit la chapelle particulière de Don Antoine Terrès, libraire en renom. C'est là que sainte Philomène reçut les premiers honneurs.
On rangea d'abord, selon la vieille coutume italienne, les ossements chacun à sa place, dans un figuré, revêtu d'une robe blanche et d'un manteau de pourpre ; puis le tout fut enfermé dans une châsse transparente, scellée du sceau épiscopal. Aussitôt commença la vénération publique. Mais la chapelle de Terrès devint promptement trop étroite. Il fallut transporter le reliquaire dans une église voisine où, trois jours durant, il resta exposé. Il y eut un immense concours, mais on ne signala aucun miracle. Chose mystérieuse, dès que le corps rentra dans le petit oratoire d'où on l'avait tiré, les prodiges commencèrent. Le premier fut en faveur de ses pieux gardiens. La femme de Terrès fut guérie radicalement d'une maladie réputée incurable dont elle souffrait depuis douze ans. Un avocat, Michel Ulpicella, en proie depuis six mois à une sciatique rebelle à tout remède, n'eut qu'à se faire transporter dans la chapelle pour recouvrer immédiatement la santé. Une noble dame, affligée d'un ulcère cancéreux, mit, le soir, sur sa plaie, une relique de la Sainte ; le lendemain matin, un chirurgien qui venait faire l'amputation, trouva la gangrène entièrement disparue.
Cependant deux hommes robustes étaient arrivés de Mugnano à Naples pour le transport du reliquaire : ils disaient avec quelle impatience leurs compatriotes attendaient le trésor annoncé. Don François décida qu'on partirait au plus tôt.
Le samedi soir, 9 août, le cortège se mettait en marche. On devait cheminer la nuit pour éviter les ardeurs du soleil, terrible dans ces contrées durant la canicule. Pendant ce temps, Mugnano se préparait. Les cloches avaient annoncé dès la veille l'événement du lendemain. On se groupait dans les rues pour partir ensemble dès qu'on annoncerait l'approche des pieux voyageurs. Enfin, au point du jour, un messager, détaché du groupe par Don François, apparaît à l'entrée de la ville et dit : Voilà la Sainte! -Voilà la Sainte ! crie-t-on de toutes parts. Et vite on va réveiller les cloches qui transmettent au loin la nouvelle. En un instant, une procession immense est formée : les deux confréries sont là, bannières au vent, musique en tête ; plus de quarante prêtres, revêtus des plus riches ornements ; et puis toute la ville en habits de fêtes ; on vient même des villages voisins ; une troupe de musiciens qui passaient par là ne veut pas continuer sa route sans avoir exécuté ses plus beaux morceaux. Et quand les reliques apparaissent, alors l'enthousiasme est à son comble : les rangs s'ouvrent, les chants éclatent, interrompus par des acclamations, des fanfares, des décharges d'armes à feu. On prie, on crie, on pleure ; il faut deux heures pour atteindre l'église depuis l'entrée de la ville. On arrive enfin. Le reliquaire est placé sous un dais triomphal auprès de l'autel, du côté de l'Evangile. Maintenant la Sainte est bien chez elle, là où Dieu la voulait. L'église qui va la garder s'appelle déjà l'Eglise des Grâces. Elle n'aura jamais mieux porté son nom qu'à partir du jour béni où elle a vu entrer sainte Philomène.
III. Premier anniversaire
Il y avait à Mugnano un nommé Angel Bianco qu'une goutte cruelle retenait au lit depuis plusieurs mois. En entendant, la nuit qui précéda l'entrée du reliquaire, les cloches sonner pour éveiller la ville, il se mit à prier de toute son âme, et au matin sa foi était si vive qu'il s'élança tout malade hors de son lit pour aller voir la Sainte. O prodige ! au bout de quelques pas encore, et il est guéri ! Son apparition à l'église fut saluée par tous ceux qui le savaient impotent, et puis par la foule entière. C'est par lui que sainte Philomène commençait à Mugnano la série de ses miraculeux bienfaits.
La suite ne se fit pas attendre. Le dimanche suivant, une veuve de Mercogliano avait apporté à la messe son fils unique, estropié de naissance, absolument perclus. Au moment de l'élévation, la pauvre femme s'abîmait dans la prière, lorsqu'elle sentit l'enfant, assis à côté d'elle, se lever et partir. Elle regarde ; son fils, complètement guéri, marchait d'un pas ferme vers le reliquaire. Un grand cri : Miracle ! s'échappe malgré elle de sa poitrine. Miracle! répète la foule subitement transportée. Aussitôt les cloches sont mises en branle, on pleure de joie, on acclame la Sainte, et, la messe à peine finie, l'enfant est reconduit en triomphe au son des fifres et des tambours, qui, dans ce pays-là, sont de toutes les fêtes. L'après-midi, un grand orateur parlait en chaire sur cet évènement. Voilà qu'en l'écoutant, une femme de l'auditoire a subitement la pensée que sa fillette de deux ans, aveugle, recouvrera la vue si elle baigne ses pauvres yeux obscurs avec l'huile d'une lampe allumée devant la Sainte. Et prise d'impatience, sans attendre la fin du discours, elle se lève, traverse la foule malgré les réclamations des assistants, et parvient à la lampe. Elle humecte les yeux de l'enfant qui est subitement guérie. On l'a vue, un tumulte enthousiaste éclate, l'orateur n'a plus qu'à s'interrompre et à s'en aller : le plus beau commentaire d'un miracle n'est-ce pas un miracle nouveau ? Un prêtre monte à sa place, tenant dans ses bras l'heureuse enfant que la foule applaudit.
La source des prodiges est ouverte, et ne doit plus tarir. On ne s'attend pas sans doute à ce que nous racontions même les principaux faits ; il faudrait un grand volume. Qu'on songe que sainte Philomène s'est élevée presque d'un coup au rang des plus illustres thaumaturges de l'Eglise. Et encore n'est-il question que des miracles publiés. Combien de grâces secrètes, faveurs spirituelles, conversions, consolations, joies dans les épreuves, force dans la lutte, illuminations soudaines, élans généreux ! C'est là surtout, il n'en faut pas douter, dans ce monde invisible des âmes, que sainte Philomène a opéré le plus beau de son oeuvre terrestre.
Heureux peuple qui oubliait auprès d'un reliquaire la révolution dont son territoire était le théâtre ! On sait, en effet, qu'en 1799, le général Championnet entrait à Naples et mettait le vieux royaume en république. Naturellement, depuis lors, la domination française était bien plus subie qu'acceptée, et l'armée d'occupation devait se tenir constamment en garde contre les surprises. Dans ces circonstances arriva le 10 août 1806, premier anniversaire de la translation de sainte Philomène. Tout était prêt à Mugnano pour renouveler la fête de l'année précédente. Au loin, de tous côtés, les pèlerins arrivaient en foule, quand soudain la nouvelle se répand que la solennité est interdite, et qu'un escadron de cavaliers français accourt pour l'empêcher. Le général en chef craignait que sous ce pèlerinage se cachât un complot. La déception fut immense, elle prit le caractère d'une telle douleur que le commandant militaire, voyant combien ces bonnes gens étaient inoffensifs, rapporta la défense. Bien plus, il voulut que sa troupe prît part à la grande procession du soir. Une partie faisait la haie, l'autre composait l'escorte d'honneur. La musique militaire alternait avec celle de la ville. L'éclat des armes et des uniformes, la fière allure de ces braves qui avaient parcouru l'Europe en vainqueurs, l'enthousiasme surexcité du peuple donnèrent à cet anniversaire un cachet étrange et imprévu qui en doubla l'attrait.
IV. Rome consacre le culte public de sainte Philomène
Depuis vingt ans, on publiait les miracles de sainte Philomène. Les populations assiégeaient son autel. Prêtres, religieux, prélats, évêques, orateurs, écrivains, la proclamaient grande Thaumaturge, les missionnaires portaient son nom jusqu'au fond de l'Orient. Rome n'avait encore rien dit.
Don François de Lucia achevait d'écrire un volume plein de détails sur l'histoire prodigieuse qui se déroulait à Mugnano ; Mgr Ludovici, le prélat qui avait présidé, en 1802, à la découverte des précieuses reliques, voulut présenter lui-même l'ouvrage à Léon XII. Le vicaire de Jésus-Christ, l'ayant parcouru, fit, dans sa réponse, un éloge complet de celle qu'il n'hésitait plus à nommer la grande Sainte. Assurément ce titre n'avait rien d'exagéré : sainte Philomène s'était vraiment montrée une grande Sainte. Pourtant ce simple mot tombé des lèvres du Pontife provoqua, dès qu'on le sut, un redoublement de ferveur.
Sainte Philomène y répondit par un redoublement de miracles. A Rome même, sous les yeux du Pape, elle guérit une religieuse dont on n'attendait plus que le dernier soupir. L'évêque de Népi et Sutri, Mgr Anselme Basilici, son dévôt serviteur, possédait un de ses ossements. Voulant faire des heureux, il travaillait un jour à enfermer de petites parcelles de cet ossement dans des reliquaires pour en distribuer à ses diocésains, lorsqu'il s'aperçoit, lui et ses aides, que la provision ne diminue nullement, et que, malgré cent trente emprunts, elle est toujours aussi considérable. Une nouvelle distribution n'a pas plus d'effet. Emerveillé, l'évêque en tente une troisième, avec des soins plus minutieux encore ; on n'en peut plus douter, ce sont les reliques qui se multiplient miraculeusement. Selon la parole de l'Ecclésiaste, ses ossements croissaient jusque dans la tombe.
A la même époque, eut lieu la guérison de Mlle Pauline Jaricot, l'illustre Lyonnaise dont nous parlons plus loin.
Il est évident que Rome ne pouvait plus, sans contrister les âmes, maintenir sa traditionnelle réserve. Un décret de Grégoire XVI, daté du 30 janvier 1837, instituait une fête spéciale en l'honneur de sainte Philomène, avec une Leçon propre introduite dans le Bréviaire. La bienheureuse enfant est la seule parmi les saints sortis des catacombes à laquelle on ait fait cet honneur.
A dater de ce jour, les Souverains Pontifes n'ont plus ménagé leurs faveurs aux serviteurs de sainte Philomène. Ne vit-on pas en 1849, pendant la tourmente révolutionnaire qui força Pie IX à se réfugier à Naples, auprès de Ferdinand II, le vénérable exilé arriver tout exprès à Mugnano pour porter à l'innocente martyre l'hommage de son coeur meurtri par l'ingratitude de ses sujets ? Comme pour reconnaître la grandeur du personnage qui venait à elle, l'aimable Vierge guérissait dans le même temps un enfant affreusement malade. Délicatesse réciproque, le Pontife adopta aussitôt le jeune miraculé, et il ordonna qu'on le placerait, à ses frais, au séminaire de Bénévent.
Grégoire XVI avait institué une fête en l'honneur de sainte Philomène : Pie IX décida que, pour cette fête, un office tout spécial serait composé. Ceux qui connaissent les traditions de l'Eglise savent bien que cet hommage est un des plus éclatants qu'elle puisse rendre aux élus. "Non seulement, dit la cinquième leçon de Matines, de saints prélats et des ecclésiastiques de grand nom, mais encore des rois, des princes et d'autres fidèles illustres par leur piété et leur noblesse sont venus de lointaines contrées vénérer son tombeau, la remercier de ses bienfaits, comme l'attestent tant de vases d'or et d'argent, de rubis et de pierres précieuses, monuments de leur piété."
V. Sainte Philomène en France
On pense bien que pendant tous ces événements le nom de sainte Philomène avait passé les Alpes et pénétré en France. Tant de gloire devait retentir dans ce pays si avide d'émotions religieuses. La sainte enfant était donc invoquée, ici, là, un peu de tous les côtés.
Mais l'évènement qui donna un retentissement extraordinaire à la renommée de sainte Philomène, ce fut la guérison de l'illustre Lyonnaise Marie-Pauline Jaricot, une des plus belles âmes de notre temps. Elle ressemble à sainte Thérèse. Ardente, passionnée, généreuse, d'une rare culture intellectuelle, étant jeune fille, Pauline-Marie éprouva, comme la sainte à laquelle nous venons de la comparer, un de ces vertiges du monde qui ravissent tant de jeunes personnes à la vie chrétienne. La crise se dénoua par un sacrifice total de l'héroïque enfant à Dieu.
Elle se voua dès lors aux oeuvres de piété et de zèle et devint fondatrice de la Propagation de la Foi et du Rosaire-Vivant. Mais voilà qu'une violente maladie de coeur se déclare, et le moment vint où l'on crut qu'elle n'y résisterait pas. Les Frères de Saint-Jean-de-Dieu lui avaient fait connaître sainte Philomène et ses miracles dans l'oeuvre de leur rentrée en France. Malgré son état qui obligeait, pour la changer de place, de la transporter assise dans un fauteuil, Mlle Jaricot voulut entreprendre le pèlerinage de Mugnano.
Sa réputation l'avait précédée à Rome. Elle fut reçue avec honneur au Sacré-Coeur de la Trinité-du-Mont, et le Pape Grégoire XVI s'y rendit pour la voir. Frappé de son état, le doux Pontife n'hésita pas à lui demander de prier pour lui, dès qu'elle serait au Ciel.
- Oui, Très Saint Père, je vous le promets, répondit Pauline, mais si, à mon retour de Mugnano, j'allais à pied au Vatican, Votre Sainteté daignerait-elle procéder sans retard à l'examen définitif de la cause de sainte Philomène ?
- Oh oui, ma fille, car alors il y aurait miracle de premier ordre, répliqua Grégoire XVI. Puis se retournant vers la Supérieure de la maison, il ajouta en italien pour que Pauline ne comprît pas : "Qu'elle est donc malade, notre fille ! nous ne la reverrons plus, elle ne reviendra pas." Pauline sourit ; la foi fortifiait son espérance.
Malgré l'ardeur néfaste du climat, la moribonde put arriver à Mugnano. C'était le 8 août 1835. Le surlendemain on célébrait la fête de la sainte Philomène. L'héroïque malade passa tout le jour devant les reliques, au milieu d'une foule immense attirée par la solennité. Bientôt la transformation s'opère. Une chaleur intense envahit la moribonde ; une joie étrange la pénètre ; plus de doute, c'est la guérison ; le miracle imploré vient de s'accomplir. Pauline l'a senti, mais craignant les transports du peuple, elle se fait porter encore, en présence de la consternation générale. Pourtant le lundi soir, 10 août, après la bénédiction et le départ de la foule, elle se hasarde et marche seule jusqu'à la porte, sans faire usage du grand fauteuil, son véhicule ordinaire. Quand le gardien de l'église la voit ainsi sur pied, stupéfait d'abord, convaincu ensuite, il jette des cris, fait mettre les cloches à la volée, et la bonne Pauline qui avait voulu se soustraire aux ovations populaires doit subir d'indescriptibles assauts. Elle se prête doucement à toutes les exigences, et l'on peut croire qu'à la fin rien ne manquait à la preuve expérimentale de sa guérison.
Le retour fut un triomphe pour sainte Philomène. Dans sa reconnaissance, Pauline avait installé sur sa chaise de poste l'insigne relique qu'elle avait obtenue, ainsi qu'une belle statue. On devine quelle curiosité d'abord, quelle dévotion ensuite s'éveillèrent partout sur son passage. A chaque relais, c'étaient des acclamations et comme des cérémonies improvisées en plein air autour des voyageuses.
Naturellement, Pauline voulut revoir Grégoire XVI, qui peut-être à ce moment la croyait morte. Quand le Pontife la revit devant lui, pleine de force et de santé, il ne put maîtriser son émotion :
- Est-ce bien ma chère fille ? s'écria-t-il. Revient-elle de la tombe, ou Dieu a-t-il manifesté en sa faveur la puissance de la Vierge martyre ? Et il faisait marcher Pauline dans les immenses salles du Vatican : "Encore, encore plus vite ! disait-il. Je veux être sûr de n'avoir pas sous les yeux une apparition de l'autre monde."
L'auguste vieillard combla Pauline de privilèges et la retint à Rome une année entière. D'autre part, il donna aussitôt l'ordre d'instruire canoniquement la cause de sainte Philomène.
Rentrée en France, Mlle Jaricot fit élever dans sa propriété de Fourvières une chapelle en l'honneur de sa bienfaitrice. L'image et les reliques qu'elle avait rapportées du triomphe de Mugnano y furent placées. Voilà le premier sanctuaire public établi en France en l'honneur de la Bienheureuse. Les ex-voto couvrent ses murs.
La noble femme consacra ensuite toute sa fortune à la régénération de la classe ouvrière, devinant en cela, par cette clairvoyance surhumaine que Dieu donne aux Saints, le besoin capital de l'heure présente.
VI. Sainte Philomène et le Curé d'Ars
Tous ceux qui abordèrent la miraculée durent entendre les louanges de sa Bienfaitrice et subir l'action que sa parole convaincue ne pouvait manquer de produire.
Or, parmi les visiteurs de Mlle Jaricot, se trouvait un humble prêtre du diocèse de Belley. Sa paroisse, une des plus misérables de la région, était au nombre de celles que Paul ne secourait, et l'homme de Dieu venait de temps à autre tendre la main pour ses pauvres. Quelle que fût l'humilité du prêtre, il n'avait point passé inaperçu dans la foule de ceux qui puisaient aux mains constamment ouvertes de la riche Lyonnaise (les belles âmes se révèlent toujours), car elle lui conserva comme à un privilégié une relique de sainte Philomène. "Monsieur le Curé, dit-elle en la lui remettant, ayez grande confiance en cette Sainte ; elle vous obtiendra tout ce que vous lui demanderez".
Ce prêtre était le curé d'Ars, la grande figure sacerdotale de ce siècle !
Que se passa-t-il aussitôt dans l'âme du saint ? Dieu seul le sait, mais à dater de ce jour, le Prêtre et la Vierge ne se quittèrent plus. Lui, parlait constamment d'elle avec une tendresse inspirée, et elle faisait avec une docilité d'enfant tout ce qu'il voulait. Quelque faveur qu'on lui demandât en son nom, elle l'accordait. Ne se crut-il pas un jour obligé de modérer sa complaisance ? oh ! non pas qu'il eût l'idée de diminuer ses grâces, mais il trouvait que tant de miracles faisaient trop parler de lui.
Heureusement la petite Sainte ne l'écouta guère, et non seulement elle continua ses prodiges, mais encore elle voulut en faire un pour lui-même. C'était en 1843. A force de se priver de tout, de nourriture, et de feu, le saint homme avait gagné une fluxion de poitrine. Il était très mal, on venait de lui administrer les derniers sacrements, et l'on n'attendait plus que le dénouement fatal, lorsque tout à coup, pendant qu'une messe se disait pour lui à Sainte Philomène, on le voit s'endormir doucement, puis bientôt se réveiller absolument guéri. "C'est une opinion générale, dit M. Monnin, son historien, que sainte Philomène lui était apparue, et lui avait dit des choses qui ont fait, jusqu'au terme de sa longue vie, la consolation du saint prêtre." Durant ce sommeil mystérieux, on l'entendait murmurer plusieurs fois le nom de sa douce protectrice. Un tableau placé dans la belle chapelle de la Sainte, à Ars, perpétue le souvenir de cette miraculeuse guérison.
L'effet naturel de cette faveur fut de resserrer encore l'union du saint prêtre et de l'aimable enfant. "Leurs coeurs allèrent toujours s'unissant de plus en plus, dit son biographe, au point qu'il y avait entre eux dans ces dernières années, on le sait par des confidences réitérées, un commerce immédiat et direct, et, dès lors, le saint vivant eut avec la bienheureuse, la familiarité la plus douce et la plus intime. C'était d'une part une perpétuelle invocation, de l'autre une assistance sensible, une sorte de présence réelle."
A combien d'âmes le saint Curé a-t-il fait partager son amour ? A des millions sans doute, car on sait que pendant vingt-cinq ans l'église d'Ars n'a pas désempli, et personne n'y est entré sans entendre le doux vieillard parler de sa petite Sainte. Sans quitter son village, il a couvert la France de sanctuaires en son honneur. On lui envoyait de tous côtés des statues à bénir, pour lui montrer que c'était à lui qu'on devait de la connaître. En 1859, l'année de sa mort, on peut bien dire qu'il avait mis la France aux pieds de sainte Philomène.
Extraits du "Messager Canadien du Sacré-Coeur", vol. V, août et septembre 1896.
Prières
Illustre vierge et martyre, bienheureuse Sainte Philomène, dont le nom et les miracles sont connus jusqu'aux extrémités du monde, soyez sensible à ma confiance en votre intercession, et au désir que j'ai de voir votre culte s'étendre dans tout l'univers. Glorieuse vierge et martyre, je me réjouis avec vous de la puissance que le Seigneur vous a donnée, pour la gloire de son nom et pour l'édification de son Église. J'aime à vous voir si pure, si généreuse, si fidèle à Jésus, si élevée dans la gloire.
Attirée par vos exemples à la pratique de la vertu, plein d'espoir à la vue des récompenses accordées à vos mérites, je veux fuir le péché, et accomplir tout ce que Dieu me commande. Aidez-moi, grande Sainte, à obtenir une pureté à jamais inviolable, une générosité qui ne se refuse pour l'amour de Dieu à aucun sacrifice, un dévouement sans bornes la foi catholique, et . . . (nommez la faveur spéciale que vous désirez). Ce Dieu si bon pour lequel vous avez donné votre sang et votre vie, ce Dieu qui m'a tant aimé, ne refusera rien à vos prières.
Ainsi soit-il.
Je vous salue, ô innocente Philomène qui, par l'amour de Jésus, avez conservé dans tout son éclat le lis de la virginité. Je vous salue, ô illustre Philomène, qui avez répandu si courageusement votre sang pour Jésus-Christ.
Je bénis le Seigneur pour toutes les grâces qu'Il vous a accordées pendant votre vie, et tout spécialement à l'heure de votre mort. Je Le loue et Le glorifie pour l'honneur et la puissance avec lesquels Il vous a couronnée, et je vous supplie d'obtenir pour moi auprès de Dieu les grâces que je demande par votre intercession.
Sainte Philomène, fille bien-aimée de Jésus et de Marie, priez pour nous qui avons recours à vous. Ainsi soit-il.
Attirée par vos exemples à la pratique de la vertu, plein d'espoir à la vue des récompenses accordées à vos mérites, je veux fuir le péché, et accomplir tout ce que Dieu me commande. Aidez-moi, grande Sainte, à obtenir une pureté à jamais inviolable, une générosité qui ne se refuse pour l'amour de Dieu à aucun sacrifice, un dévouement sans bornes la foi catholique, et . . . (nommez la faveur spéciale que vous désirez). Ce Dieu si bon pour lequel vous avez donné votre sang et votre vie, ce Dieu qui m'a tant aimé, ne refusera rien à vos prières.
Ainsi soit-il.
Je vous salue, ô innocente Philomène qui, par l'amour de Jésus, avez conservé dans tout son éclat le lis de la virginité. Je vous salue, ô illustre Philomène, qui avez répandu si courageusement votre sang pour Jésus-Christ.
Je bénis le Seigneur pour toutes les grâces qu'Il vous a accordées pendant votre vie, et tout spécialement à l'heure de votre mort. Je Le loue et Le glorifie pour l'honneur et la puissance avec lesquels Il vous a couronnée, et je vous supplie d'obtenir pour moi auprès de Dieu les grâces que je demande par votre intercession.
Sainte Philomène, fille bien-aimée de Jésus et de Marie, priez pour nous qui avons recours à vous. Ainsi soit-il.
Bibliographie
NB : cette liste n'est pas exhaustive : la nomenclature des ouvrages consacrés à Sainte Philomène couvre deux colonnes du Dictionnaire d'Archéologie chrétienne et de Liturgie !
Jean-François Barelli
La Thaumaturge du XIXe siècle, ou sainte Philomène, vierge et martyre
Nouvelle édition, corrigée et augmentée de prières et de cantiques
Lyon, Pélagaud, 1865.
Jean Darche
Vie très complète de sainte Philomène vierge et martyre
Paris, Régis Ruffet, 1867.
Vie nouvelle du vénérable curé d'Ars et de Sainte Philomène, vierge et martyre
Paris, Victor Palmé, 1870.
Collectif
Vie de Sainte-Philomène, vierge et martyre ou la sainte thaumaturge du XIX° siècle
Eugène Ardant et Cie., s.d. (fin XIX°)
Mgr Francis Trochu
La petite Sainte du Curé d'Ars. Sainte Philomène, vierge et martyre
Lyon-Paris, Librairie Catholique Emmanuel Vitte, 1924.
R.P. Paul O'Sullivan, o.p.
Sainte Philomène, "la chère petite Sainte du curé d'Ars"
Outremont, Editions Leparex, 2001.
Jean-François Barelli
La Thaumaturge du XIXe siècle, ou sainte Philomène, vierge et martyre
Nouvelle édition, corrigée et augmentée de prières et de cantiques
Lyon, Pélagaud, 1865.
Jean Darche
Vie très complète de sainte Philomène vierge et martyre
Paris, Régis Ruffet, 1867.
Vie nouvelle du vénérable curé d'Ars et de Sainte Philomène, vierge et martyre
Paris, Victor Palmé, 1870.
Collectif
Vie de Sainte-Philomène, vierge et martyre ou la sainte thaumaturge du XIX° siècle
Eugène Ardant et Cie., s.d. (fin XIX°)
Mgr Francis Trochu
La petite Sainte du Curé d'Ars. Sainte Philomène, vierge et martyre
Lyon-Paris, Librairie Catholique Emmanuel Vitte, 1924.
R.P. Paul O'Sullivan, o.p.
Sainte Philomène, "la chère petite Sainte du curé d'Ars"
Outremont, Editions Leparex, 2001.
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